1. Les participants
Cette année les établissements participants aux Prix d’écriture étaient :
Lycée Aristide Maillol de Perpignan
Lycée Jean Lurçat de Perpignan
Lycée Rosa Luxemburg de Canet en Roussillon
Lycée Déodat Séverac de Céret
IES de Campclar de Tarragona (Espagne)
IES de Llança (Espagne)
2. Le vote
- Le mercredi 10 février 2010 au lycée Aristide Maillol de Perpignan, en présence de M. Michel Moly, maire de Collioure, M. Guy Llobet président de la F.A.M,M. Miguel Martinez, secrétaire général de la F.A.M, Mme Bernadette Aigle, proviseure du lycée Maillol, Mme Roca, proviseure du lycée Jean Lurçat et de M. Gayraud des éditions Cap Béar s’est tenu le vote pour désigner les trois lauréats 2010.
87 élèves accompagnés par leurs enseignants étaient présents.
Chacune des personnalités présentes a pris la parole pour encourager les élèves à poursuivre ce travail d’écriture et de mémoire.
Ce vote, coordonné par Joëlle Santa-Garcia et Soledad Arcas Jorda a permis aux élèves des différents établissements d’exprimer et d’argumenter en castillan leur choix.- 1er prix – Sacha Dunyac, du lycée Déodat de Séverac de Céret
- 2ème prix – Clémentine Caron, du lycée Déodat de Séverac de Céret
- 3ème prix – Aurore Gayte, du Lycée A. Maillol de Perpignan.
A l’issu du vote, chaque élève a reçu le recueil des textes du Prix d’écriture 2009, édité par les éditions Cap Béar de Perpignan
3. La remise des Prix
Le dimanche 21 février 2010 s’est déroulée au centre culturel de Collioure, la remise des prix en même temps que la remise du prix de littérature internationale de La F.A.M de Collioure.
Les trois lauréats étaient entourés de leurs enseignants : Mmes Marie Josée Noël et Joëlle Santa-Garcia ainsi que de quelques camarades qui ont récité le poème D’Antonio Machado «He andado tantos caminos ».
Les trois lauréats, à tour de rôle ont expliqué leur décision de participer à ce prix puis ont remercié la Fondation ainsi que M. le maire de Collioure.
Sacha Dunyach a gagné pour son texte en français «A mon grand père », un week-end à Collioure pour deux personnes.
Clémentine Caron avec le texte : « Soñar en verano » écrit en espagnol a gagné un appareil photo numérique.
Aurore Gayte qui a également écrit en espagnol le poème : « Un roble », a gagné quant à elle un IPod.
4. Articles de presse
L’Indépendant.com du 23 février 2010
CERET Deux Cérétans remportent le Prix d’écriture des lycéens
Mercredi 10 février, le jury du Prix d’écriture des lycéens, organisé en partenariat avec la Fondation Antonio Machado de Collioure, s’est réuni au lycée Maillol de Perpignan. Ce concours a non seulement réuni les élèves des lycées de Céret, de Lurçat et de Maillol, mais également leurs homologues sud catalans de Llança et de Tarragona.
Au final, ce sont deux élèves scolarisés en 1ère littéraire au Lycée Déodat-de-Séverac qui ont remporté les deux premiers prix. Ainsi, Sacha Dunyach est arrivé en tête avec une poésie en langue française, suivi de près par Clémentine Caron, qui avait, pour sa part, choisi de versifier dans la langue de Cervantès.
La remise des Prix d’écriture se déroulera dimanche, à partir de 9 heures, au Centre Culturel de Collioure.
5. témoignages des lauréats :
Pendant la remise des prix, chaque lauréat s’est exprimé.
Voici leurs paroles :
Sacha Dunyach :
Comment vous décrire l’inspiration brièvement ?
Qu’elle soit celle d’un Machado, fou d’amour ou de souffrance face aux pertes d’ êtres chers, ou, conditionnée par une révolte intérieure face à un régime politique, pour lui, inacceptable et, qui, finalement, le voue à l’exil : nous sommes tous animés, petits ou grands de la poésie, par une ébullition d’émotions et de troubles intimes qui nous incite à écrire . Ce serait presque semblable à un exorcisme: en fait, pouvoir se libérer des maux qui nous habitent et nous torturent, d’une certaine façon. Pouvoir prendre conscience de cette délivrance que nous procure la possibilité de trouver des mots à nos maux avec toutes les variations poétiques qui peuvent naître de cet état d’extrême sensibilité.
Me positionnant dans mon statut d’adolescent, dans lequel nous savons toutes et tous quelques troubles hormonaux qui exacerbent les émois, les sentiments, les perceptions externes et internes, les élans amoureux ou même les rejets affectifs; en cela, je pense aux parents qui, bien souvent, en souffrent et leur demande leur compréhension. J’ai, pourtant, choisi en participant au prix Machado, de dévoiler un quart de ma personnalité en honorant l’intégrité et l’amour des autres, valeurs en voie de disparition de nos jours, de mon grand père. Le choix était vaste et fut difficile, mais, je suis vraiment heureux qu’il vous ait plu et touché.
Gracias a todos, la FAM y mis profesores de francés, señora Soler, y de español, señora Montilla y señora Noël.
Clémentine CARON
Je voudrais d’abord remercier tous ceux qui ont écrit, et pris la peine de lire ces poèmes. Ensuite, je remercie la fondation, sans qui cet hommage à Antonio Machado n’existerait pas, et je remercie également le jury.
C e poème m’a été inspiré par la souffrance de devoir abandonner son pays, mêlée à l’espoir de vivre libre et en paix. Certains eurent le bonheur de retrouver leur pays libéré, mais d’autres, comme Antonio Machado, moururent dans leur pays d’exil, d’autres encore ne réussirent même pas à passer cette frontière.
Pourtant, de nombreux écrivains sont parvenus à transformer ces douloureux souvenirs en poèmes, et évitent ainsi l’oubli. Parmi ces écrivains, certains ont même vécu ces moments, comme Antonio Machado, à qui nous rendons hommage à notre tour.
Mais si la Retirada s’est déroulée en 1939, l’exil est toujours d’actualité, espérons que les erreurs passées ne seront pas commises encore, et que la peur ne sera plus un prétexte à l’incompréhension.
Gracias por haberme escuchado.
Aurore Gayte :
C’est un grand honneur pour moi de pouvoir faire revivre Antonio Machado à travers mon texte, de participer à la sauvegarde de son esprit et de faire vivre sa mémoire. C’est également le but de la fondation Antonio Machado, que j’admire pour son dévouement et son combat pour garder constamment sa mémoire présente. C’est la poursuite de cette lutte qui m’a motivée et qui m’a poussée à participer à ce concours, et j’espère y avoir apporté ma contribution.
Je voudrais remercier la fondation d’avoir organisé ce concours, ainsi que Mme Santa-Garcia de nous en avoir parlé et de nous avoir encouragé pendant nos efforts. Et bien qu’Antonio Machado ait déclaré:
‘’ Nunca perseguí la gloria
Ni dejar en la memoria de los hombres
Mi canción ‘’,
Son œuvre est intemporelle et a marqué toute une génération et écrit une page de l’histoire franco-espagnole.
6. Témoignages des professeurs :
Marie-Josée Noël, professeure d’espagnol au lycée Déodat de Séverac à CERET.
Je tenais à vous dire que notre participation au prix d’écriture des lycéens Antonio Machado fait partie d’un projet d’établissement, projet interdisciplinaire réunissant les professeurs de catalan, d’espagnol, de français, d’histoire et de philosophie, dont l’intitulé est : Sur les traces du poète Antonio Machado et du philosophe Walter Benjamin.
Il nous paraissait intéressant et formateur de faire réfléchir nos élèves sur les destinées parallèles de ces deux grands hommes qui tous deux fuyaient le fascisme et tous deux ont trouvé la mort sur notre terre catalane, l’un à Collioure, l’autre à Port-Bou.
En ce qui concerne notre poète, nous avons proposé à nos élèves de se plonger dans sa biographie et quelques uns de ses écrits, de le suivre de Séville à Soria, Baeza, Segovia, Madrid puis de s’intéresser à son voyage subi et à son exil forcé de Madrid à Valencia puis Barcelone et enfin Collioure.
Nous espérions que la sensibilité de ce grand poète toucherait l’âme de nos élèves au point de leur donner envie, à leur tour, d’écrire sous son inspiration.
Au fil de ses écrits, à la lumière de ses poèmes, nous espérions qu’ils apprendraient à aimer avec tendresse et respect cet homme à la stature épaisse et au regard illuminé de bonté, comme le décrivait Jean Cassou.
Mais cette aventure passionnante n’a été possible que grâce à la Fondation Antonio Machado que nous tenons à remercier vivement ainsi que Joëlle Santa-Garcia et Soledad Arcas Jorda, âmes de ce prix des lycéens, dont l’enthousiasme et le dévouement ont été si communicatifs !
Merci à tous et encore félicitations aux lauréats !
¡Que sigan escribiendo, pero sobre todo que sigan leyendo, descubriendo y amando a don Antonio!
Joëlle Santa-Garcia professeure d’espagnol au lycée Aristide Maillol à Perpignan et coordinatrice du prix.
C’est avec beaucoup de plaisir que pour la 4ème année consécutive, nous nous retrouvons pour remettre à des jeunes, le prix d’écriture FAM.
Lorsqu’on étudie A Machado ont étudie aussi un contexte historique : la guerre civile espagnole et la Retirada.
Ici, une partie de la population actuelle est issue des exils, soit de l’exil politique de 1939 dont A Machado est l’un des représentants, soit économique des années 60. Et dès qu’on traite cette période, chaque année certains jeunes incités par leurs enseignants interrogent leurs grands-parents, voir leurs arrière- grands-parents qui souvent, ne veulent pas parler de cette période douloureuse de leur vie. Au travers de ce travail pédagogique, les adolescents mettent en relation l’histoire de leur famille avec l’Histoire avec un grand H. Ils tissent ainsi le lien entre passé et présent. Le travail d’écriture est souvent précédé d’un travail de mémoire.
La Mémoire est indispensable à la construction du futur.
Antonio Machado par ses écrits, par son engagement est pour les lycéens une figure littéraire emblématique qui les incite à s’interroger et à …écrire.
Félicitations à tous les participants et aux trois lauréats.
7. Le mot du président
» Les deux plus grands poètes espagnols du xx iéme siècle, Federico Garcia Lorca, assassiné à Grenade en 1936, et Antonio Machado mort en exil à Collioure en 1939, furent tous deux victimes du franquisme et de sa barbarie.
Moins éclatante et audacieuse que la poésie de Lorca, mais empreinte d’une sagesse qui lui donne une portée égale à celles des grands poètes de tous les temps, l’œuvre de Machado interroge constamment sur les grands mystères de la vie humaine dans une contemplation attentive des hommes et du monde.
Les jeunes lycéens et plus particulièrement les lauréats du prix d’écriture, ont toujours dans leurs écrits été sensibles à la noblesse des mots qui servent à la fois la mémoire de l’exil, la souffrance, la mort, mais qui construisent aussi la tolérance, l’espoir et l’amour.
C’est le vrai héritage de l’âme Machadienne, c’est notre avenir, c’est notre fierté ».
Guy Llobet.
Président de la FAM Collioure.