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Programme :
– salon de lecture Des Espagnols dans les camps, interprété par Agnès Sajaloli, autour d’extraits de témoignages d’espagnols internés dans les camps d’Argelès, Saint Cyprien, le Barcarès, Rivesaltes, Agde, Bram, Brens, Rieucros, Vernet d’Ariège, Noé, Récébédou, Septfonds, Gurs
– salon de lecture interprété par 20 bénévoles de l’association autour de textes littéraires liés à la guerre d’Espagne et à la Retirada (André Malraux, Georges Bernanos, Ernest Hemingway, Miguel de Unamuno, Arthur Koestler, Mercè Rodoreda, Pablo Neruda, Klaus Mann, Lydie Salvayre, M.B.Ortiz, George Orwell, Louis Aragon, Leonardo Sciascia, Juan Rejano, Patrick Joquel) accompagné à la guitare par Pedro Soler.
En partenariat avec l’Association « Lire et faire lire »
Nous sommes des seniors et nous lisons aux enfants. Nous lisons parce que nous y prenons du plaisir ; et parce que c’est enthousiasmant de transmettre le plaisir de lire.
C’est pour dire cela que nous nous impliquons dans la Nuit de la lecture. Cette manifestation nationale promeut le plaisir de lire, la curiosité, le goût de découvrir, le désir de l’échange et du partage. Elle constitue donc pour nous une aubaine pour mieux communiquer nos valeurs et nos particularités.
Nous sommes des seniors qui pensent avoir un rôle social à jouer, et que les échanges entre les générations sont précieux. Ils apportent le poids de l’expérience, de la sérénité et de la compétence et la légèreté de l’humanisme, de l’empathie et du cœur.
L’intergénérationnel – qui constitue notre essence – nous l’avons en commun avec le Mémorial du camp de Rivesaltes, qui nous fait l’honneur de nous accueillir ce soir, et, plus encore d’animer avec nous cette Nuit de la Lecture. De cela, merci, Agnès.
Nous sommes des seniors et comme tels, soucieux de la mémoire, et, même, pour certains d’entre nous, inquiets de la perdre.
Et voici un autre point fort de convergence avec ce lieu qui s’appelle un Mémorial, exceptionnel par son architecture bien sûr mais surtout, peut-être, par l’ambition pédagogique de son musée, par son activité culturelle volontariste en direction des jeunes.
Le 26 janvier 1939, Barcelone tombe aux mains de Franco. Des milliers de Catalans, des milliers de Républicains espagnols avec eux se dirigent vers la frontière pour échapper à la répression et aux bombardements.
La retraite – la retirada – commence. Elle va entraîner sur les routes de l’exil 500 000 réfugiés.
Les populations affaiblies par 3 ans de combat et de privations franchissent des cols, certains enneigés. Ils vont traverser la frontière avec quelques hardes, dans le désarroi et le dénuement le plus complet.
Il y aura 80 ans dans quelques jours, le gouvernement de Daladier ouvre la frontière aux civils.
Du 28 janvier au 13 février, ce sont 475 000 personnes qui passent la frontière à Cerbère, au Perthus, à Prats de Mollo, à Bourg-Madame…
Nous avons souhaité – Lire et faire lire 66 et le Mémorial du camp de Rivesaltes – que la Nuit de la Lecture 2019 commémore cette catastrophe humaine, prémices de la IIème guerre mondiale.
Nous lirons donc cette nuit des textes qui – une fois n’est pas coutume – ne procureront pas du plaisir aux enfants. Mais, à coup sûr – il s’agit de littérature – provoqueront des émotions…
Et le Mémorial, par la voix d’Agnès – sa directrice – lira les témoignages poignants de la souffrance de celles et ceux qui ont séjourné dans les camps d’internement.
En remontant tout à l’heure le plan incliné du Mémorial, beaucoup d’entre nous songeront peut-être, avec inquiétude, à sa devise : « quand le passé rejoint le présent et s’adresse au futur »…
