A l’invitation de la Fondation Antonio Machado de Collioure et de la Llibreria catalana de Perpignan, le samedi 29 janvier à la Médiathèque de Collioure, Andreu Claret a présenté sa novella La Caiguda de Barcelona, troisième volume de sa trilogie après El secret del brigadista et El cónsol de Barcelona.
L’action du roman se situe avant, pendant et après la prise de Barcelone par les troupes franquistes, le 26 janvier 1939. La fiction entrelace deux types de personnages ; les fictionnels et les acteurs de premier plan de l’histoire, tous (pro-Républicains). D’un côté, elle repose sur un triangle : deux femmes amies, Agnieszka, Juive polonaise ayant fui son pays, prostituée chez Mme Petit, et Irene Moragues, journaliste catalane intransigeante. Avec et entre elles, Manel Plandiure, boxeur reconverti après une blessure sur le front de Teruel, amant de la première et ami d’enfance de la seconde. C’est à partir de lui qu’on accède à la sphère politique : Manel est originaire du même village que Lluís Companys, président de la Generalitat de Catalunya, dont il deviendra l’homme de confiance. Le récit dresse un portrait soigné et tragique de Companys au double plan politique et personnel, et montre sa confrontation avec deux autres acteurs majeurs de la mouvance républicaine : Manuel Azaña, président de la République et Jorge Negrín, président du gouvernement espagnol. C’est la saga, en forme de chemin de croix, de la défaite de la République espagnole et des institutions catalanes.
Les qualités principales du roman sont sa solide documentation historique (les personnages et les événements politiques, la ville, les étapes du repli et de l’exode) – l’auteur est un journaliste reconnu – et d’avoir su éviter le manichéisme (jamais d’hagiographie historique, ambivalence des personnages ; fracture des familles et solidarité ; fidélité et opportunisme…). Tout cela en lien avec une trame affective et sentimentale qui sait maintenir le lecteur en haleine.
Andreu Claret a répondu à de nombreuses questions sur le choix de Companys comme protagoniste du roman et celui des deux femmes comme héroïnes, sur sa recherche documentaire qui sert de base au roman, sur la « question catalane » dans le conflit et sur son implication personnelle et celle de sa famille.
